Du mercredi 30 avril au samedi 28 juin 2025

Fac-similé de Ralf Peters

Le travail de Ralf Peters est une photographie conceptuelle.
L’artiste utilise des stratagèmes pour flouer le réel, en déplacer la limite, nous obliger à nous interroger sur le sens des choses et leur véracité. Ses nombreuses séries, dont nous présentons une portion conséquente ici, ne révèlent toujours qu’une partie de ce qui existe réellement. A première vue, il s’attache à reproduire le quotidien dans des images qui pourraient paraître banales. Un fac-similé du monde, comme s’il en inventoriait les pièces pour documenter la physionomie d’une époque. En réalité, il n’en est rien. Les sujets sont choisis avec soin, justement pour leur caractère habituel et commun : des stations-service, des villas avec piscine, des paysages. Mais dans sa reproduction photographique, Ralf Peters ouvre une nouvelle dimension, celle du « fake-simulé » et embarque le spectateur dans un jeu des 7 erreurs. Tout est à la fois vrai et faux. Des stations-service colorées mais dénuées de marques, de logos, de prix, de repères. Des villas différentes mais construites à partir des mêmes éléments répétés. Des horizons saturés ou concentrés dans l’espace inférieur de l’image. Le photographe est alors plus qu’un producteur d’images : il devient sculpteur de l’immatériel, manipulateur de pixels eux-mêmes réduits en informations binaires. Il travestit, colle, découpe, déforme, éclaire la réalité sous un autre angle, joue avec la temporalité en réunissant dans une même photographie le jour et la nuit dans la série 24 Hours. Il malaxe les apparences et ouvre des parallaxes de vraisemblance.
Ses falsifications fonctionnent comme une mise en abyme de la société contemporaine, à un moment où la question de la véracité et l’authenticité des images n’a jamais été aussi prégnante. C’est en vidant la photographie de sa substance première – la reproduction du réel – que l’artiste expose ce qui se joue au-delà de l’image. C’est à travers l’illusion que naît la vérité. Et dans cette profusion d'images, les multiples se déplient, comme des collages, des cadavres exquis de nos rêves évaporés.

L'exposition est visible à la galerie du 30 avril au 28 juin du mercredi au samedi de 16h à 19h.
Vernissage le mercredi 30 avril à partir de 18h en présence de l'artiste.

Cette exposition bénéficie du soutien de Lama Architectes.
Commissariat d'exposition : Bénédicte Bach & Benjamin Kiffel
Plus d'infos: www.galerielapierrelarge.fr

Lieu : Galerie La Pierre Large

Adresse : Rue des Veaux

Ville : Strasbourg

Département : Bas-Rhin

Région : Grand Est

Pays : France

Annoncé anonymement
Publié le samedi 22 mars 2025 par ...